Nous publions aujourd’hui la 2è et dernière partie de cette interview. Pour lire la 1ère partie de l’interview, cliquez ici.


@OutlanderFrance : Barbara Schnell, la traductrice allemande, travaille main dans la main avec Diana Gabaldon… vous le saviez ? Diana lui envoie des portions qu’elle traduit au fur et à mesure pour que la parution allemande suive de près la parution américaine. Vous pensez que ce serait envisageable en France ?

 Philippe Safavi : Je pense que ça intéresserait beaucoup les éditeurs, je pense…

@OutlanderFrance : Et pas qu’eux… (Rires)

 Philippe Safavi : (Rires) …mais pour le traducteur c’est très inconfortable. Diana n’écrit pas de manière linéaire, vous savez. Elle écrit des tronçons qu’elle « colle » entre eux ensuite. Ce qui fait qu’elle doit beaucoup revenir en arrière. Pour le traducteur c’est un casse-tête : quand vous avez déjà traduit quelque chose, que vous avez fait des choix…

Ça m’arrive beaucoup avec les textes de Taschen, qui sont plus courts, parce que je les reçois au fur et à mesure qu’ils sont élaborés. Donc à chaque fois qu’il y a des corrections, c’est assez compliqué car j’ai fait des choix dans la manière de traduire. Or il suffit qu’ils changent un paragraphe pour que je doive tout refaire, parce que ça ne colle plus. Alors j’imagine que dans un roman comme celui de Diana, ça doit vraiment être un énorme casse-tête…

@OutlanderFrance : A moins qu’elle lui envoie des tronçons vraiment finis ? Mais vous…vous préférez ce format-là : le manuscrit vraiment terminé ?

 Philippe Safavi : Oui c’est un travail vraiment énorme… et puis j’aime bien être tout seul avec mon texte et me débrouiller. C’est même la raison pour laquelle j’évite généralement d’être trop en contact avec les auteurs… Hormis ce que je vous ai raconté plus haut (cf.partie 1 de l’interview), parce que ça fait quand même 20 ans avec Diana…

C’est toujours un peu délicat. Si on est auteur de notre propre traduction, on doit forcément faire des choix que l’auteur ne va pas forcément comprendre, parce qu’il n’a pas la même connaissance du français. Dans ce cas, on peut discuter pendant des heures et des heures, et comme il faut avancer…

Cela m’est arrivé avec d’autres textes où l’auteur était là… On avait du mal à avancer parce qu’il fallait discuter sur chaque décision de traduction. L’auteur parlait français mais ce n’était pas sa langue maternelle, or il avait beaucoup d’expressions « cliché » dans la tête, et c’était très difficile de lui faire comprendre que ça ne collait pas…

Généralement je préfère en discuter après… une fois que c’est fini, mais pendant que je travaille dessus c’est vraiment très perturbant. Je pense qu’en tant que traducteur il faut prendre ses responsabilités et donc assumer ses choix. Quitte à revenir dessus ensuite avec les correcteurs. On arrive toujours à trouver une solution. J’ai totalement confiance en eux.

@OutlanderFrance : Quand vous avez fini de traduire un manuscrit, que se passe-t-il ensuite ?

 Philippe Safavi : J’envoie le manuscrit à l’éditeur, qui l’envoie à un préparateur, qui lui, est chargé de relire pour voir la conformité de la traduction. Ensuite le manuscrit parvient aux correcteurs qui sont chargés de la syntaxe, de l’orthographe, des coquilles.

@OutlanderFrance : Pourtant, vous vous êtes déjà relu, non ? Plusieurs fois ?

 Philippe Safavi : Oui généralement je fais un premier jet. Puis je ferme le livre. Et je revois le texte en pensant uniquement au français, l’élégance, les dialogues. Après, une fois que j’ai fini ça, je reprend le texte original et je regarde si je ne me suis pas trop éloigné, ou si je peux me rapprocher d’avantage… ça fait déjà trois lectures !

Mais en fait, on est tellement dedans qu’on ne peut pas voir les coquilles, les fautes d’orthographe : quand je lis ma phrase, je lis ce que j’ai dans la tête et non ce qui est écrit. On est trop dedans ! Dans l’idéal il faudrait laisser passer 6 mois, et là on reprendrait… mais le métier fait qu’on a jamais le temps, on a trop peu de recul…

@OutlanderFrance : Avez-vous déjà trouvé des erreurs, des coquilles, ou des incohérences temporelles dans le texte original des volumes de la saga Outlander ?

Philippe Safavi : Oui ! Quand Roger trouve cette fameuse publication dans un journal à propos de l’incendie dans lequel ils sont censés mourir… Je ne sais plus trop comment ça se déroule mais à la fin il y avait une erreur de date. C’était complètement incompatible ! Alors là, je me suis dit : « Qu’est ce que je fais, je corrige ou pas ? ». Je suivais le blog de Diana Gabaldon, où certains s’étaient aperçus de l’erreur. Je me suis dit : «La connaissant, elle va revenir dessus, (sourire) sinon il va y avoir un problème pour la logique du prochain volume ». La correctrice elle aussi, m’a remonté cette erreur d’ailleurs. Mais finalement j’ai décidé de laisser tel quel. Et j’ai bien fait parce que dans le tome d’après il y a tout un chapitre sur pourquoi il y a eu une erreur. Alors maintenant j’ai compris (rires), quand je vois un truc comme ça je n’interviens pas !

@OutlanderFrance : Parce que normalement vous devriez le faire remonter à l’éditeur ou bien directement à l’auteur ?

 Philippe Safavi : Oui, j’envoie directement un mail à l’auteur pour savoir ce que je dois faire…

@OutlanderFrance : Savez-vous pourquoi dans la version française certains passages ont été coupés dans les premiers volumes de la saga ? Vous étiez au courant ?

 Philippe Safavi : Oui, on m’en a informé et puis je l’ai vu sur les forums… Déjà à l’époque, les Presses de la Cité pensaient qu’Outlander était beaucoup trop long, beaucoup trop gros. Ils m’ont dit : « On hésite, parce qu’on l’a acheté mais on pense que ça ne va pas plaire… c’est beaucoup trop lourd, beaucoup trop gros pour les lecteurs français ». Il m’a donc été demandé dès le départ de traduire « court », c’est à dire de condenser le texte. C’est vrai que plus vous repassez sur un texte plus vous pouvez trouver des trucs à enlever ici ou là. Et après, ils ont…(il esquisse un geste de ciseaux avec ses mains)… coupé pas mal dans la traduction…

 [NDLR : A ce moment, chers amis, je déglutis difficilement à cette pensée douloureuse, moi, fan inconditionnelle de Diana Gabaldon !]

@OutlanderFrance : C’est triste…

 Philippe Safavi : Parfois ça sert aussi la lecture. Les américains ont tendance à écrire avec un scénario déjà en tête, et à tout décrire. Or dans Outlander, dans les scènes de sexe par exemple, ça coupait le rythme parce qu’il y avait tellement de détails… en France on a tendance à privilégier davantage l’imagination. Donc sans rien enlever à l’histoire on peut se permettre de condenser. Mais il ne s’agit pas de couper des passages, attention ! Mais de faire des phrases plus courtes, avec moins d’adjectifs. Vous savez, en anglais il peut facilement y avoir 5, 6 adjectifs à la suite…

Après il y a eu des coupes de la part des éditeurs, mais c’était vraiment ce qu’ils voulaient. Ensuite ils ont arrêté, parce qu’ils ont du recevoir pas mal de plaintes. Mais selon eux, ça ne se lisait pas assez, ça ne se vendait pas assez en France.

@OutlanderFrance : Mais donc… vous aviez tout traduit ?

 Philippe Safavi : Ah ben oui, tout. Mais je ne sais pas très bien ce qu’ils ont coupé, parce qu’une fois le manuscrit envoyé, je suis passé au projet suivant…

@OutlanderFrance : D’ailleurs, savez-vous pourquoi l’éditeur à changé ? Ce n’est plus les Presses de la Cité mais J’ai Lu, maintenant.

Philippe Safavi : L’agent de Diana Gabaldon m’a appelé un jour, en me disant qu’ils en avaient marre des Presses de la Cité car ils ne savaient pas suffisamment promouvoir la saga, alors que eux ils pensaient pouvoir toucher un public beaucoup plus grand.

Et je suis bien d’accord avec eux, l’erreur des Presses de la Cité a été de cibler UN genre de public, sans voir qu’Outlander pouvait plaire à énormément de gens : c’est très romanesque, c’est intelligent, c’est historique et très bien documenté, et surtout ça permet à Gabaldon d’aborder beaucoup de choses : le bien, le mal, la spiritualité. C’est un vrai auteur. Or ils sont tout de suite partis du principe que ce livre était ce qu’on appelle une Romance, et donc qu’il relevait de ce qu’ils appellent de manière très péjorative, la « littérature féminine ». Du coup, cela a beaucoup nuit à la saga parce que c’est beaucoup plus que ça! Ils l’ont vraiment orienté sur ce genre, avec des couvertures très romantiques…

Mettre Outlander dans la catégorie Romance… c’est très bien les Romances, mais ce sont des livres formatés, où l’on sait déjà ce que l’on va trouver : le conflit, le développement, à la fin ça se finit toujours bien… Avec Diana (rires), on se sait jamais… tout peut finir très mal !

Bref l’agent était mécontent des Presses de la Cité. Plusieurs maisons d’éditions étaient sur le coup, et c’est J’ai Lu qui l’a emporté. Comme il y a eu la rumeur de série tout le monde a commencé à s’y intéresser.

@OutlanderFrance : Et savez-vous pourquoi les livres sont parus en 2 ou 3 tomes français pour un volume anglais ?

 Philippe Safavi : C’était une décision éditoriale de couper les livres en deux, ce qui je crois a aussi été une erreur. Toujours dans l’idée que le lectorat français n’allait pas acheter un livre qui serait trop long. Et puis ça leur permet peut-être de vendre 2 livres au lieu d’un ? Je ne sais pas. (Sourire) Mais là, pour le coup je n’y suis vraiment pour rien (Rires).

De plus, c’est un peu gênant de couper un volume en deux tomes… le meilleur exemple c’est dans The Fiery Cross, un des volumes de la saga qui décrit un « Gathering » en Amérique du Nord. La première partie (La Croix de Feu en français, NDLR) se déroule sur une journée… ce qui représente plusieurs centaines de pages. Alors que dans la 2e partie ça s’accélère, et il y a plein de rebondissements. Et donc il y a un tome qui, je pense, a pu faire décrocher beaucoup d’amateurs de la série…

@OutlanderFrance : Avec les nouvelles éditions de la saga et la série il y a des chances que Diana soit invitée au prochain salon du livre, selon vous ?

 Philippe Safavi : Ca va dépendre de combien ils sont prêt à investir… mais justement quand ils m’ont contacté pour traduire le prochain, il m’a semblé qu’ils étaient prêts à « mettre le paquet » ! D’ailleurs, je leur ai signalé qu’il y avait des coupes dans les premiers tomes, et hélas…je ne crois pas qu’ils vont remettre le texte en entier, d’autant que le premier est déjà sorti… sous le nom d’Outlander, cette fois.

@OutlanderFrance: Tout ce qui est paru en français de Diana Gabaldon a été traduit par vous. Cela veut-il dire qu’une fois que vous avez traduit un auteur, on vous confie automatiquement tous ses livres ?

Philippe Safavi: Non pas forcément, mais Diana Gabaldon, je la traduis depuis tellement longtemps que si quelqu’un d’autre reprend, il va avoir beaucoup de mal… et puis sa traduction sera forcément très différente. Déjà, il faudrait qu’il reconnaisse toutes les allusions aux volumes antérieurs, qu’il connaisse vraiment bien la saga, et il risque de faire d’autres choix que moi, ce qui changerait beaucoup le style… mais ça peut être bien. Généralement, c’est mieux quand il y a une bonne osmose entre le traducteur et l’auteur. Mais en France les maisons d’édition s’en fichent un peu, les traducteurs sont un peu interchangeables…
Cela dit, j’ai été contacté un jour par un autre éditeur pour la traduction d’une nouvelle de Diana Gabaldon, quelque chose de complètement différent, qui faisait partie d’une anthologie. Mais comme ils me proposaient des conditions pas possibles, j’ai du refuser de traduire. Cette nouvelle a donc été traduite par quelqu’un d’autre.

@OutlanderFrance: Ressentez-vous une pression pour traduire plus vite ?

 Philippe Safavi: Pas de la part des fans, même si de temps à autres je reçois des mails pour savoir quand va paraître le prochain, mais comme ça ne dépend pas de moi mais de l’éditeur, je les renvoie vers la maison d’édition. Surtout qu’il y a la série des Lord John aussi.

@OutlanderFrance: Bon alors justement… Où en êtes-vous de la traduction du dernier volume de la saga Written in My Own Heart’s Blood (alias MOBY) ? Comment vous organisez-vous ?

 Philippe Safavi: Je ne l’ai pas encore commencé. D’abord je dois finaliser mon autre projet. Je ne veux pas ouvrir MOBY avant que ce soit fait. On m’a dit que c’était certainement l’un des meilleurs volumes de la saga ! Je vais commencer par le lire et ensuite, je prends la première page et… je m’y mets.

Les 200 premières pages sont toujours les plus difficiles. On écrit, on réécrit, on revérifie en permanence… rien que ça, c’est presque deux mois de travail. Ensuite ça va plus vite, une fois qu’on a bien compris, et qu’on a installé un système pour la traduction, pour les personnages… ça va beaucoup plus vite.

Un volume de Diana Gabaldon c’est à peu près 10 mois de traduction, en incluant la relecture et la correction. J’aurais fini la traduction fin Mai 2015. Je pense donc qu’il ne paraîtra pas avant Septembre prochain… Il est déjà arrivé que le livre sorte 6 mois après que j’aie fini de le traduire. Tout dépend de la politique éditoriale, de la date à laquelle ils pensent que la sortie du livre peut le mieux marcher…

Peut être paraîtra-t-il au Canada avant, car comme ils reçoivent par tronçons ce que je leur envoie directement, et qu’ils sont très pressés…

@OutlanderFrance: C’est très long ! Peut-être que nous les fans, on ne se manifeste pas assez, vous pensez ?

 Philippe Safavi: La saga est parue chez les Presses de la Cité, J’ai Lu, France Loisirs… tout cela est très éparpillé. Je pense que les éditeurs ne mesurent pas l’engouement. En tout cas aux Presses ils me disaient que ça coûtait trop cher et que ça n’était pas rentable… Je pense que ça va aussi dépendre de si la France achète la série ou pas.

[NDLR : Diana Gabaldon a indiqué lors d’une interview début Septembre que la France faisaient partie des pays qui avaient acheté les droits de diffusion de la série. Mais depuis, pas de nouvelles des chaînes françaises.]

 @OutlanderFrance: Avez vous déjà été contacté par des fans de la série ?

 Philippe Safavi: Oui de temps à autre je reçois des mails. Toujours gentils.

Une fois c’était par rapport à un sport qui se pratique en Ecosse (je ne sais plus lequel) pour m’indiquer qu’il se jouait autrement que comme je l’avais décrit. (Rires)

Une autre fois on me demandait des précisions sur d’une citation de Sénèque dont j’avais arrangé la traduction pour qu’elle colle au discours du personnage. On me demande parfois des choses très pointues !

Une autre fois pour me faire remarquer que telle expression ne se disait pas en français… alors j’ai fait des recherches, et l’expression était bien correcte ! Alors j’ai répondu à cette personne en lui donnant des exemples…

@OutlanderFrance: Ah, vous répondez toujours ?

Philippe Safavi: Je réponds toujours si les gens se donnent la peine de me contacter.

 @OutlanderFrance : Vous êtes le traducteur, mais est-ce que vous êtes fan de ce roman ?

 Philippe Safavi : Je le suis devenu. Je ne l’étais pas au début, parce que d’un point de vue de traducteur, je trouvais qu’il y avait beaucoup de lourdeurs, de répétitions : parfois elle enfonçait un peu trop le clou ! Mais en 20 ans que je traduis Diana Gabaldon, elle a énormément changé son écriture, et moi aussi j’ai changé ma façon de traduire. Donc finalement, on s’accompagne l’un l’autre… Je trouve qu’elle écrit beaucoup mieux maintenant qu’au début. Et maintenant je suis comme tout le monde : j’attends la suite !!! (Sourire)

@OutlanderFrance : Vous avez un volume préféré dans cette saga ?

 Philippe Safavi : Dans le premier tome, il se passe énormément de choses et Diana Gabaldon est allée très loin, c’est pour cela qu’il ne peut être classé comme « Romance », parce que ça va très loin aussi bien dans la violence, que dans le sexe : il y a quand même des passages un peu hard ! (Sourire) Avec le recul je trouve que ce premier volume est très bien. Ensuite j’aime beaucoup l’avant-dernier : « L’Echo des Cœurs Lointains ».

@OutlanderFrance : Avez-vous un personnage préféré ?

 Philippe Safavi : Ce que je trouve que Gabaldon fait très bien, ce sont les personnages secondaires : ils me plaisent beaucoup ! J’aime beaucoup ça dans son écriture… J’ai beaucoup aimé Maître Raymond, Mère Hildegarde… Ce sont des personnages très bien définis et qui continuent d’avoir une histoire… Il y a Monsieur Willoughby aussi…

Dans les personnages principaux, j’aime beaucoup Claire. Au début elle m’agaçait, je la trouvais un peu trop Américaine, un peu condescendante dans la façon dont elle décrivait ces « pauvres » écossais. Mais au fil des volumes elle a beaucoup mûri. J’aime beaucoup Fergus avec son petit côté français (Rires). Et puis aussi Roger, avec ses atermoiements…

@OutlanderFrance : Y a-t-il un personnage que vous détestez ?

 Philippe Safavi : Non… mais Brianna est celle qui m’agace le plus. Je la trouve assez intolérante, à la limite prétentieuse, en général. En même temps la pauvre, il lui arrive tellement de choses… on peut comprendre. Mais c’est le personnage qui m’attire le moins dans la saga.

 @OutlanderFrance: Regardez-vous la série Outlander ?

 Philippe Safavi : J’ai vu des extraits sur votre page Facebook mais je n’ai pas encore eu l’occasion de voir des épisodes. J’ai hâte! C’est marrant parce qu’au départ je ne voyais pas du tout Jamie comme ça. Mais finalement, au fil des extraits, je trouve qu’il fait bien l’affaire ! Et elle [Claire], je la voyais plus costaud, je sais pas pourquoi. Mais là, elle très délicate, très belle. Ca m’a l’air très bien !

@OutlanderFrance: Etes-vous déjà allé en Ecosse ?

 Philippe Safavi : Jamais, mais ça m’a beaucoup donné envie d’y aller ! J’ai l’impression de bien connaître les écossais maintenant… (Rires)

Fin de l’interview

Vaniila, pour OutlanderFrance.